« UN TROISIÈME MALHEUR »

Il n'y a pas longtemps, nous enregistrions, ici-même, la catastrophe de Courrières (1906), où environ douze cents ouvriers mineurs étaient ensevelis vivants; elle fut suivie d'une autre plus terrible encore, celle de San-Francisco(1906): la grande ville était presque détruite par un tremblement de terre suivi d'incendie. Mais voici, qu'aujourd'hui nous arrive l'écho lointain d'un malheur plus étendu, qui frappe Valparaiso (1906) et plusieurs lieux de son voisinage !

La nouvelle de ce troisième malheur, nous a fait penser à un passage de l'Apocalypse, où nous trouvons ces paroles: « Le second malheur est passé, voici un troisième malheur vient promptement» (chap. XI, 14.) Après un premier malheur, puis un second qui, tous les deux frappent1a terre, on constate que « les autres hommes, qui n'avaient pas été tués par ces plaies, ne se repentirent pas des œuvres de leurs mains, pour ne pas rendre hommage aux démons, et aux idoles d’or, et d'argent, et d'airain, et de pierre, et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher; et ils ne se repentirent pas de leurs meurtres, ni de leur magie, ni de leur fornication, ni de leurs larcins » (chap. IX, 20-21.) Il s'agit là de l'avenir, d'un avenir prochain, inévitable, où les hommes seront « surpris », comme ils le sont par tous les malheurs qui les atteignent. « Quand ils diront : « Paix et sûreté», alors une subite destruction viendra sur eux, et ils n'échapperont point. »

Pourquoi ne veut-on pas voir dans toutes ces catastrophes, que l'on attribue si facilement au hasard, des avertissements donnés à l'homme par Celui qui ne veut pas la mort du méchant, mais plutôt qu'il se convertisse et qu'il vive? David dit dans le Psaume VII : « Si le méchant ne se retourne pas, Dieu aiguisera son épée: Il a bandé son arc et l'a ajusté ; Il a préparé contre lui des instruments de mort ; Il a rendu brûlantes ses flèches. » Cela veut dire, en somme, que ces avertissements de Dieu sont des avant-coureurs de jugements, qui seront terribles contre ceux qui aujourd'hui Le méprisent. Ah! que chacun y prenne garde !

D'après les nouvelles que le télégraphe nous apporte, la grande ville de Valparaiso et quelques autres villes de moindre importance ont été excessivement éprouvées, sinon tout à fait détruites comme jadis Sodome et Gomorrhe(19 siècle avant J-C), ou comme Herculanum et Pompéi (en 79) dont les ruines ensevelies pendant dix-sept siècles, font l'admiration des savants. Ces villes de l'Amérique du Sud ont été frappées par un effroyable cataclysme rappelant celui qui naguère a ravagé San-Francisco, en Amérique du Nord.

Au milieu du mois d'août, et coup sur coup, plusieurs secousses de tremblement de terre se sont fait sentir, violentes, terribles, faisant tomber sur leurs habitants les murs des maisons les plus solides, et détruisant les autres par les flammes. Il est arrivé alors, comme pour San-Francisco, que les conduites de gaz et d'eau se rompant en même temps, l'incendie a éclaté sans qu'on ait pu même essayer de l'éteindre. Nous pouvons à peine imaginer la panique des malheureux habitants qui, menacés de périr écrasés ou brûlés, ne savaient où chercher un refuge. On comprend qu'ils fuient vers les montagnes quand ils en ont le temps ; mais la catastrophe s'est produite le soir, à huit heures, au moment où la population se rendait aux théâtres ou autres lieux de plaisir. Combien de familles ont été séparées ainsi, et pour toujours ! Pour combien leur rire s'est changé en pleurs, et leur joie en tristesse ! Tous les efforts ont été tentés pour retirer de dessous les décombres les victimes, dont beaucoup n'ont pas été retrouvées. Les survivants terrifiés, puis en proie à cette sorte de folie que produit un péril sans issue, ont erré sur les collines, se cachant dans les cavernes de la terre, attendant que le malheur soit passé ! Quelle leçon, quel avertissement solennel ! La parole de Dieu annonce de terribles jugements qui vont tomber sur la terre, et la frayeur qu'ils inspireront est ainsi décrite : « Les rois de la terre, et les grands, et les chiliarques, et les riches, et les forts, et tout esclave, et tout homme libre, se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes ; et ils disent aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous, et tenez-nous cachés de devant la face de Celui qui est assis sur le trône, et de devant la colère de l'Agneau ; car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister ? » (Apoc. VI, 15-17.)

Ne croyez pas, cher lecteur, que ce soit pour vous effrayer et gagner vos âmes par la peur, que nous évoquons devant vous ces événements, qui pourraient se produire ici comme en Amérique. Non, mais ne manquerions-nous pas de fidélité envers vous, en vous voilant la vérité ? Puisque nous croyons qu'un jugement doit vous atteindre un jour, et que vous ne croyez à rien après la mort, ne devons-nous pas vous en avertir ? On parle beaucoup de l'amour de Dieu, et on a bien raison. Mais Dieu qui est amour, est aussi lumière. Il voit tout. Il est dit qu'Il sonde les cœurs et les reins ; et puis, que « la justice et le jugement sont la base de son trône. » Et on voudrait persuader aux hommes que la justice de Dieu n'est qu'un vain mot, qu'une manière de parler ?

Repoussez tous ces sophismes ! Dieu ne peut être que juste; Il ne tiendra pas le coupable pour innocent. De plus, vous ne voudriez pas d'un Dieu qui ne serait pas la justice même, bien que vous vouliez vous persuader qu'Il n'existe pas. Dans quel pays et dans quelle société, même corrompue, voudrait-on d'un juge injuste ? Notre siècle est un siècle de dissimulation, mais dans les choses de la vie d'ici-bas, il ne voudrait pas d'un jugement simulé, non, il veut un juge juste. Et pour l'éternité, se contenterait-il d'un juge qui tiendrait le coupable pour innocent ? Se contenterait-il d'un juge qui passerait sur les fautes, les crimes de tous ? Non, non ! Malgré vous, vous croyez au jugement de Dieu, malgré vous, vous croyez en la justice divine; et c'est parce que vous y croyez, que vous voulez essayer de la nier ! Mais prenez-y garde ; on ne se moque point de Dieu, et ce que l'homme sème, il le moissonnera aussi. C'est pourquoi, pendant que c'est le temps où Dieu fait grâce, pendant que c'est le jour favorable, nous vous en supplions, venez à Celui qui pardonne les péchés et donne la vie éternelle, moyennant la foi en son Fils bien-aimé. Celui qui croit au Fils de Dieu, a la vie éternelle; il ne viendra point en jugement, « mais il est passé de la mort à la vie» (Jean III, 36 ; V, 24.) Que Dieu vous accorde cette grâce !

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Auteur inconnu