« DIEU MANIFESTÉ »

L'idée de Dieu est si profondément gravée dans l'âme humaine, que les hommes, qui ne veulent pas du Dieu vivant et vrai, s'en font un à leur façon. Ce dieu ne sera pas, comme chez les peuples qui n'ont qu'une civilisation rudimentaire, le feu, le soleil, un animal ou une œuvre de leurs mains,

Mais ce sera le produit de leur imagination, Or il est écrit que « le monde, par la sagesse, n'a pas connu Dieu » (1 Corinthiens I;21.) L'homme a pris pour lumière et pour guide, sa raison, pauvre guide qu'un rien trouble et fait divaguer. Elle l'a conduit à ce résultat, imprévu, sans doute, et irrationnel, d'établir pour son dieu une créature de ce même Dieu dont il ne veut pas !

Le prophète Ésaïe a montré en un raisonnement à la portée de tous, la folie des hommes qui se font des dieux, quand il rappelle que prenant un morceau de bois de la forêt, d'une partie ils en font du feu et se chauffent, tandis que de l'autre, ils s'en font un Dieu ! Et ce dieu qui ne voit pas, qui ne parle pas, ils l'adorent !

Aujourd'hui les savants ne font pas ainsi leur dieu; ils le prennent tout fait: c'est la « Nature » ou le dieu « Hasard. » Appelés à se prononcer sur l'origine des choses, sur cette «nature » qui est leur dieu, ils ont recours à des hypothèses, dont voici celle qui a le plus de crédit: À l'origine de tout, il y a, disent-ils, l'atome ou bien la cellule primitive, élémentaire qu'on ne peut diviser. Cette cellule s'est progressivement développée. Elle est devenue le végétal, puis l'animal, et, après une longue série de successives transformations, elle a abouti à l’homme, qui est sa suprême manifestation!

Il y a, il est vrai, dans l’échelle des êtres vivants, une gradation admirable, et c’est là la preuve de la divinité du créateur, qui a voulu l'ordre et l'harmonie en son œuvre. Si l'on voit, à une extrémité de la série des êtres, des animalcules infiniment petits, et de l'autre, des monstres gigantesques; si l'on voit d'une part, des organismes tellement rudimentaires qu'on est tenté de se demander s'ils vivent, et de l'antre celui que Dieu a fait à son image, qu'est-ce que cela prouve, sinon la sagesse infinie de Celui qui a créé l'un et l'autre? Quand on prend la peine de considérer la création qui, malgré le péché que l'homme y a introduit, est admirable dans son ensemble et dans ses détails, on est tout simplement ravi ! Un roi prophète a pu, en contemplant le ciel, s'écrier: « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l'étendue annonce l'ouvrage de ses mains. Un jour en proclame la parole à l'autre jour, et une nuit la fait connaître à l'autre nuit. Il n'y a point de langage, il n'y a point de paroles, toutefois leur voix est entendue » (Psaume 19;1-3). Mais plus on examine les conditions de l'existence des animaux et des plantes, qui ne subsistent que grâce à l'atmosphère, plus on est rempli d'admiration .

Sans l'air, pas de vie, pas de végétation ! Bien plus, le moindre changement dans sa densité ou dans sa constitution chimique, amènerait infailliblement la mort de ces animaux et des plantes. Cela n'arrive pas, parce que Dieu, a tout prévu, et qu’Il «soutient toutes choses par la parole de sa puissance.»

Si l’air est une merveille de la sagesse providentielle de Dieu, que dire de l'eau ? Plus lourde que l'air, elle devient plus légère en passant à l'état de vapeur, pour former les nuages et retomber sur la terre en une pluie ou en une rosée bienfaisantes, sans lesquelles le sol resterait stérile.

Puis, voyez le sol composé d'éléments si divers: que de bienfaits nous lui devons! Voyez comme il produit sous chaque latitude ce qui convient à ses habitants.

Le feu, un autre élément de la nature, nous étonne par sa cause mystérieuse autant que par ses prodigieux effets. Les sources d'eaux chaudes et les volcans en sont la preuve; ils nous apprennent qu'il y a là, toute prête à s'exercer, une force terrible et irrésistible. De temps en temps, nous entendons parler de ces effroyables catastrophes qui surprennent les hommes, et les éprouvent dans leurs biens et dans leur vie. Elles sont autant d'avertissement dont nous aurions tort de ne point tenir compte. Les écritures, en effet, nous parlent de la fin de ce monde, dont le sort est d'être brûlé.

L'ordre qui caractérise les œuvres de Dieu, se montre d'une manière remarquable dans l'instinct des animaux. Ceux qui nous sont soumis, les animaux domestiques, naissent avec des dispositions naturelles qui permettent de les faire vivre avec nous, de nous en servir, de nous en nourrir. Ainsi nous lisons: « Le bœuf connaît son possesseur, et l'âne la crèche de son maître; Israël ne connaît pas, mon peuple n'a point d'intelligence » (Ésaïe I;3). Ces paroles ne montrent-elles pas combien l'homme qui s'éloigne de Dieu, peut tomber au-dessous des animaux eux-mêmes ? Les animaux qui nous sont inutiles, ont des dispositions contraires, et retiennent l'état sauvage. Est-ce « le hasard » qui fait cela ? Qui a vu des troupeaux de lions et de tigres conduits par des bergers ? Qui a vu des agneaux devenir sauvages ? Toutefois Dieu, prédisant les mille ans du règne de Christ sur la terre, nous montre dans l'avenir ce phénomène nouveau de lions et d'agneaux paissant ensemble, et un enfant les conduisant. Dieu aura alors changé les lois que Lui-même a établies. Dans le passé, les animaux sauvages n'ont servi qu'à traîner le char d'un cruel triomphateur, ou à dévorer les chrétiens dans l'arène. Et nous savons comment Dieu, sous le règne d'un despote, ferma la gueule des lions auxquels on avait jeté en pâture son fidèle témoin, Daniel. Quelle jolie créature que l'oiseau ! Dieu qui l'a créé, le nourrit, et s'en sert, si cela lui plaît, pour avertir Noé que le déluge est passé, ou encore pour envoyer de la nourriture à un de ses prophètes au désert. Et les poissons si parfaitement organisés pour vivre dans l'eau ! Ces êtres là aussi obéissent à Celui qui les a faits. Le plus grand cétacé, sur l'ordre de Dieu, gardera dans son ventre, pendant trois jours, le prophète Jonas qu'il devra déposer ensuite sain et sauf sur le rivage; et un petit poisson obéit au Fils de Dieu pour apporter dans sa bouche le statère dont Simon Pierre a besoin. À chaque être vivant Dieu a donné l'appétit pour se nourrir de ce qui leur convient, et en même temps l'instinct pour discerner ce qui leur est bon de ce qui ne leur est pas bon. Quelle sagesse admirable que celle qui a fait chaque chose si bien, qu'il n'y a jamais eu besoin de la perfectionner !

Et que dire des plantes ? Notre bien-aimé Sauveur, étant dans ce monde, signale à ses chers disciples les lis des champs: « Considérez les lis, comment ils croissent; ils ne travaillent ni ne filent; cependant je vous dis que même Salomon, dans toute sa gloire, n'était pas vêtu comme l'un d'eux» (Luc 12;27). Quelle variété de formes et de couleurs, elles nous offrent ! Combien devait être agréable et beau le jardin que Dieu avait planté pour sa créature de prédilection et d'où Il a dut le chasser. Combien sera belle la nouvelle création où le péché ne pourra plus rien gâter !

Si, des êtres inférieurs, on passe à l'homme, ce n'est pas sans admiration que l'on constate la manière de sa formation. Ce n'est plus par une parole, comme pour tout le reste. Non ; Dieu vient ici-bas prendre dans ses mains du limon de la terre et façonner un être qui, en apparence, est comme les autres animaux, dont beaucoup lui ressemblent fort, mais qui seul est capable de se tenir debout sur ses pieds, et ainsi de pouvoir en tout temps regarder vers le ciel. Mieux que cela, il lui souffle dans les narines une respiration de vie et le fait « à sa ressemblance. » Quarante siècles plus tard, quand son saint Fils viendra habiter dans ce monde, au milieu de ces hommes que sa main a créés, et qui se sont éloignés de Lui, ce sera sous cette forme, dans un corps d'homme, qu'Il apparaîtra et qu'Il sera salué des anges. Devenu homme, « à cause de la passion de la mort », Il donnera sa vie sur la croix, en rançon pour racheter des hommes du jugement qu'ils méritent.

Même souillé par le péché, l'homme reste le chef d'œuvre de Dieu. Examiné à la pauvre lumière de la raison naturelle, il est un être merveilleusement approprié à sa fonction. Des philosophes se sont évertués à montrer sa supériorité sur les animaux, mais c'est par son côté moral ou spirituel qu'il les surpasse, et aussi que, par ses méfaits, il se rend inférieur aux plus vils d'entre eux. L'ivrogne qui descend au niveau de la brute, ou le meurtrier que les lois des hommes doivent bannir de leur société, en sont des preuves.

Mais si l'on veut savoir ce qu'est l'homme selon la pensée de Dieu, il ne faut pas le chercher parmi ceux qui ont souillé la terre de leurs péchés; il faut considérer ce qu'a été le Fils de Dieu, le seul homme parfait qui ait jamais été ici-bas, Lui qui est « le Dieu véritable et la vie éternelle » (1 Jean 5;20).

Aucun dieu inventé par les hommes n'a jamais rien fait. Jésus, « Dieu manifesté en chair» a fait les œuvres de Dieu.

Hélas, parler de Christ, provoque le sourire railleur de ceux qui, élevés pourtant dans ce que l’on a convenu d’appeler la religion chrétienne, ne veulent rien savoir de Lui. Les savants, religieux ou non, qui l'attaquent, n'osent cependant pas dire que le Christ n'a jamais existé. Personne n’oserait soutenir qu'il n'y a pas eu, un certain jour, dans ce monde, en un lieu qui s'appelait Bethléhem, la naissance d'un petit enfant, devant lequel les mages de l'Orient se sont prosternés, que des anges ont acclamé, et que le roi méchant et jaloux, qui avait nom Hérode, a voulu tuer.

Si on ne nie pas que le Christ ait vécu, on se plait à nier que ce fût le Fils de Dieu. On admet qu'Il a vécu, on admet que la plupart des actions qui lui sont attribués sont authentiques, mais on dit: Jésus était un génie sublime, un rêveur, un de ces sauveurs comme il s'en trouvent à toutes les époques remarquables de l’histoire. Toutefois, comment se fait-il qu’il est méprisé par les chefs de son peuple qui disaient: «Il a un démon, et il est fou; pourquoi l'écoutez-vous ?» (Jean 10;20). Et la divine figure de notre Christ devient pour beaucoup l'énigme dont on embrouille, comme à dessein, le mystère de la divinité !

Quel mystère, en effet, des cieux et de la terre, Celui qui lance la foudre, entouré de langes, et dépendant de tout, Celui que les cieux des cieux ne peuvent contenir, couché dans la crèche d'une étable, et plus tard dans une grotte dont on lui avait fait un sépulcre. Cet enfant a passé par toutes les étapes de l'humanité; Il a été en butte à la persécution de rois usurpateurs qui voyaient en lui le vrai roi dont ils redoutaient la venue; Il a grandi, Il s'est présenté aux regards de Dieu comme Celui en qui Il prenait son bon plaisir, et qui faisait toute sa volonté.

Jésus a eu ici-bas des témoins de sa vie et de tous ses actes publics. Des hommes ont été choisis qui l'ont suivi depuis le jour où le Précurseur le leur désigna sur le bord du Jourdain, jusqu'au jour où, quittant la terre, Il fut élevé au ciel sur la nuée, non sans leur avoir laissé la promesse du retour et l'espérance du revoir. Deux anges leur ont même annoncé qu'il reviendrait de la même manière qu'ils l'avaient vu s'en aller au ciel. Ses disciples ont été avec lui, chaque jour, à chaque heure, pendant son ministère de grâce et d'amour, tandis qu'Il allait de lieu en lieu, faisant le bien, guérissant les malades, ressuscitant des morts, nourrissant les foules en multipliant les pains et le poisson, qui auraient suffi à peine au repas d'un seul.

Ils l’ont vu sur les collines ou sur les bords du lac de Galilée, sur les places publiques ou dans le temple de Jérusalem, dans la campagne du Cédron et dans les quartiers de la Sidonie. Ils l’ont entendu prêcher à la multitude, ou leur parler à eux seuls dans1'intimité de la chambre haute ; ils ont entendu la foule crier « Hosanna au Fils de David », et un peu plus tard: « Crucifie-le ! » Ils l'ont contemplé dans les splendeurs de la transfiguration, et dans la douloureuse agonie de Gethsémané ; ils l'ont vu subissant le baiser du traître, et emmené comme un brigand au jugement. L'un d'eux l'a renié par trois fois, un autre a assisté à son supplice. Puis tous ils ont été témoins de sa résurrection. Ils n'y voulaient point croire avant de l'avoir constatée. Après, sa résurrection, ils l'ont vu, ils l'ont touché, ils l'ont entendu, ont reconnu sa voix. Thomas a été appelé à mettre son doigt dans son côté, et tous ont reçu de Lui la mission d'aller porter l'évangile à tous les bouts de la terre.

Christ, le Christ, non des savants de ce monde, mais le Christ des croyants, est un homme réel, qui est né dans ce monde… afin d'être en contact avec les hommes. Ce Christ a vécu, et Il est mort; mais sa mort n'a pas été la mort banale d'un homme dont la carrière est finie. La croix sur laquelle des mains d'hommes l'ont attaché, a marqué une ère nouvelle pour l'humanité. Elle était, comme la perche du désert, où le serpent d'airain était élevé, un point de mire pour les générations de l'avenir, la source de vie vers laquelle la foi des âges passés avait porté les espérances des croyants. Un monde nouveau a pris naissance à ses pieds.

En contemplant cette croix sur laquelle la victime sainte s'est offerte à Dieu volontairement, puisse chacun se dire: C'est moi qui ai, en tant qu’homme pécheur, conduit jusque-là le Fils de Dieu; c’est moi qui de mes mains l’y ai cloué, c’est aussi pour moi que, dans sa grâce, le fils de Dieu qui m’a aimé, s’est donné. Celui pour qui j’ai voulu la mort, a souffert à ma place la peine due à mes péchés, et à présent je ne vois que grâce pour moi dans son cœur.

«Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité» (Actes 2;32.) Le témoignage de ceux qui l’ont vu, est là pour me donner toute tranquillité quant aux doutes et aux craintes qui pourraient s’élever dans mon cœur, lorsque la question de l’abolition des péchés se présente à moi. Par la grâce je connais Dieu comme un «Dieu Sauveur», puisqu’Il «a ressuscité d’entre les morts Jésus, notre Seigneur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification» (Romains 4;24-25; Tite 3;4.)

Béni soit son nom à toujours!

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Auteur inconnu