LE PARDON DES PÉCHÉS

« Tous les prophètes lui rendent témoignage que, par son nom, quiconque croit en Lui reçoit la rémission des péchés » (Actes 10;43).

Nombreuses et merveilleuses sont les bénédictions qui, pour nos âmes, résultent de la foi au Fils de Dieu. La première, celle qui répond aux besoins urgents, immédiats, du pécheur accablé par le poids de ses péchés, c'est, sans contredit, le pardon, qui le rend heureux dans la présence de Dieu.

Or le pardon est suivi d'autres bénédictions liées à la première, comme les anneaux d'une chaîne d'or, qui se déploie et lie l'âme à Christ, source de toutes les grâces dont nous avons besoin. ,

Lorsque le Seigneur était ici-bas, Il se trouvait un jour, à table dans la maison de Simon, le pharisien. Profitant de la circonstance, une pauvre femme de la ville, qui était une pécheresse, y vient sans y avoir été invitée, et se jette à ses pieds.

Puis elle pleure, et, de ses pleurs, elle lave les pieds du Seigneur, les essuyant avec ses cheveux. Jésus, qui voit dans son cœur la sincérité de cet acte d'amour et de foi, après l'avoir montrée en exemple à Simon, la renvoie en lui disant: « Tes péchés sont pardonnés, ta foi t'a sauvée; va-t'en en paix.» (Luc 7;47 à 50).

Or notons bien que, dans ce cas, au pardon des péchés, sont ajoutés le salut, et aussi la paix. Nous pouvons y voir trois bénédictions d'un seul coup, embrassant tout l'horizon de la vie de cette femme, qui a vaincu toutes les difficultés l'empêchant de s'approcher du Seigneur, dans ce moment-là. Le pardon de ses péchés répondait à son triste passé ; le salut éclairait son avenir d'une espérance éternelle ; la paix rendait heureuse sa vie présente.

À côté de ces bénédictions, il y en a bien d'autres. Il y a, par exemple, le don du Saint Esprit, il y a le titre béni d'enfant de Dieu; il y a la qualité de membre du corps de Christ, de son église, de l’assemblée; il y a cet honneur trop peu estimé encore, d'être un témoin vivant, pour Christ, sur la terre... et bien d'autres.

Je ne parle pas, de la connaissance et de la jouissance consciente de tout cela, mais du fait que ces bénédictions constituent la portion, le fond des richesses du croyant, dont il peut cependant ne connaître d'abord qu'une bien petite partie.

Supposez, par exemple, un homme très pauvre qui hérite d'une fortune. Le notaire chargé de régler la succession, le fait appeler pour le mettre en possession de cette fortune inattendue. Il déploie devant lui des titres de propriétés, des titres de rentes auxquels le malheureux ne connaît rien ; mais quand ses yeux s'arrêtent sur l'or et l'argent, il recueille avec joie ce trésor qui va répondre à ses plus pressantes nécessités, et dont il connaît la valeur.

Plus tard, il apprendra aussi la valeur de tout le reste. De même, en venant à Christ, tout ce que Dieu, dans sa bonté infinie, pouvait réunir de trésors en Lui, vous appartient, mais vous avez à en prendre connaissance, avant de pouvoir en jouir. Et ceci dépend de l'intérêt et de la diligence que vous apporterez à chercher, dans sa Parole, l'enseignement du Saint Esprit, et aussi de l'état de votre cœur pour le recevoir .

Revenons à la bénédiction que nous avons considérée comme la première: le pardon des péchés. Ce pardon est basé sur la grande œuvre accomplie par notre Seigneur à la croix, dont la pleine valeur est connue de Dieu seul. Car le pardon doit être selon la justice.

C'est une question sérieuse que de savoir comment il est possible pour Dieu, de pardonner les péchés, sans porter atteinte, à un degré quelconque, au caractère de sa justice et de sa sainteté.

Or la croix rend évident comment cela peut se faire; car c'est là que notre Sauveur a souffert le jugement de Dieu contre le péché, en même temps que tout son amour infini pour le pécheur s'est manifesté comme nulle part ailleurs.

Le pardon des péchés est basé sur cette œuvre alors accomplie, et ne peut jamais en être séparé. C'est pourquoi nous lisons: « En Lui, nous avons la rédemption, par son sang, la rémission des fautes selon les richesses de sa grâce» (Éphésiens 1;7).

Il était donc de toute nécessité que ce pardon divin fût annoncé aussitôt que possible après la mort et la résurrection du Seigneur. Et c'est précisément ce qui eut lieu.

Le pardon des péchés a pu être prêché par les apôtres aussitôt que le Saint Esprit leur a été envoyé du ciel. Pierre, s'adressant aux Juifs, leur met sur la conscience comment ils avaient mis à mort le Saint et le Juste, et lui avaient préféré un meurtrier (Actes 3;14). Après avoir rappelé comment Dieu avait annoncé, par la bouche de tous ses prophètes, que son Fils devait souffrir, il leur dit: « Repentez-vous pour que vos péchés soient effacés.»

Le Seigneur lui-même, après sa résurrection, l'avait dit aux disciples, «leur ouvrant l'intelligence pour comprendre les Écritures: Il fallait que le Christ souffrit, et qu'Il ressuscitât d'entre les morts le troisième jour, et que la repentance et la rémission des péchés fussent prêchées en son nom à toutes les nations, en commençant par Jérusalem » (Luc 24;45-47).

De même à Corneille, le centurion, Pierre dit : « Tous les prophètes lui rendent témoignage, que, par son nom, quiconque croit en Lui, reçoit la rémission des péchés » (Actes 10;43).

L'apôtre Paul encore dit, quand il annonce les bonnes nouvelles à Antioche de Pisidie : « Sachez donc, mes frères, que par Lui vous est annoncée la rémission des péchés, et quiconque croit est justifié par Lui » (Actes 13;39).

Quelle claire et positive expression: «Quiconque croit !» Le premier mot « quiconque », ouvre la porte toute grande à tous, car au premier des pécheurs il ne laisse pas place à la question: « Est-ce pour moi ?» La divine sagesse a choisi un mot qui s'adresse et s'applique à toute créature sous le ciel; tandis que le second mot: « croit », montre le seul moyen de salut; non par les œuvres, mais par la foi, qui a pour son seul objet le Seigneur crucifié, ressuscité et monté au ciel. « Le pardon par la foi en moi», dit Paul, rappelant la parole du Christ (Actes 26;18).

Combien cela diffère de la notion trop répandue que le pardon des péchés doit être demandé, et difficilement atteint, par des prières, de notre part, avec de grands cris et avec larmes ! Les magnifiques paraboles de Luc 15 protestent contre une telle pensée.

Et le même apôtre Paul, quand il explique aux Corinthiens croyants, le service et la parole de réconciliation qui lui sont confiés, dit: « Nous sommes ambassadeurs pour Christ», Dieu, pour ainsi dire, exhortant par notre moyen; « nous supplions pour Christ», c'est-à-dire à la place de Christ: «Soyez réconciliés avec Dieu» (2 Corinthiens 5;20).

Merveilleuses paroles ! Pesez-les bien, car elles révèlent le cœur de Dieu et l'amour qu'Il a pour les pauvres pécheurs.

Ce pardon que nous recevons est éternel: « Je ne me souviendrai plus jamais de vos péchés, ni de vos iniquités» (Hébreux 10;17). Y a-t-il des paroles plus fortes et plus réconfortantes que celles-là ?

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