« QU'EST-CE QUE L'HOMME ? »

« Éternel ! qu'est-ce que l'homme, que tu prennes connaissance de lui ? Le fils de l'homme, que tu tiennes compte de lui ? L'homme ressemble à la vanité; ses jours sont comme une ombre qui passe. »

«... Laisse-moi, car mes jours sont vanité (ou: un souffle.) Qu'est-ce que l'homme que tu fasses grand cas de lui, que tu le visites chaque matin, que tu l’éprouves à tout moment? Pourquoi ne détournes-tu pas les yeux de moi? (Job 6;16-18; Psaume 144;3-4.)

En lui-même, l’homme n'est rien. Envisagé au point de vue extérieur ou scientifique, comme fait l'Ecclésiaste lorsqu'il considère tout ce qui se passe «sous le soleil », qui peut dire la différence entre l'homme et la bête ?

Le couteau qui tuerait un chien, tuerait un homme de la même façon; le sang sort du corps, et la mort s'ensuit. En raison de cela, nous lisons: «J'ai dit en mon cœur : quant aux fils des hommes, il en est ainsi, pour que Dieu les éprouve, et qu 'ils voient eux-mêmes qu'ils ne sont que des bêtes. Car ce qui arrive aux fils des hommes est aussi ce qui arrive aux bêtes ; il y a pour tous un même sort: comme celle-ci meurt, ainsi meurt celui-là, et ils ont tous un même souffle, et l'homme n'a point d'avantage sur la bête, car tout est vanité; tout va dans un même lieu, tout est de poussière, et tout retourne à la poussière » (Ecclés. 3;18-20). Le psalmiste dit également: «l’homme qui est en honneur ne dure pas; il est semblable aux bêtes qui périssent. Ils gisent dans le shéol comme des brebis; la mort se repaît d'eux » (Psaume 49;12-14.)

Et pourtant la distance qui sépare l'homme de la bête est grande. Chez les bêtes, on distingue des sentiments et même des raisonnements à peu près semblables à ceux des hommes, mais il n'y a pas chez elles des idées morales, il n'y a pas non plus de progrès, pas de développement mental; et bien qu'elles sachent se communiquer entre elles ce qu'elles veulent, elles n'ont pas de langage rationnel. La supériorité de l'homme; sa dignité, son autorité sur toutes les créatures de la terre, tout cela lui fut donné de Dieu. D’un côté, Dieu lui dit : «Qui est-ce qui met de la différence entre toi et un autre ? Et qu'as-tu, que tu n’aies reçu ? Et si aussi tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu comme si tu ne l'avais pas reçu ? » Puis, d'autre part, Dieu lui rappelle son néant, et disant par le psalmiste: « Ne vous confiez pas dans les principaux, dans un fils d'homme, en qui il n'y a pas de salut. Son esprit sort, l'homme retourne dans le sol d'où il est tiré ; en ce même jour, ses desseins périssent. » Et il ajoute ensuite : « Bienheureux celui qui a le Dieu de Jacob pour son secours; qui s'attend à l'Éternel, son Dieu, qui a fait les cieux et la terre, la mer et tout ce qui s'y trouve; qui garde la vérité à toujours; qui exécute le jugement en faveur des opprimés » (Psaume 146;4-7.) Oui, Dieu est une ressource et un refuge pour tous ceux qui s'adressent à Lui. L'Écriture, dans toutes ses parties, nous fait comprendre que l'homme ne peut se passer de Dieu. Un homme donne la preuve de sa folie lorsqu'il ne se tourne pas vers Dieu et ne dit pas : «Où est Dieu, mon Créateur, qui donne des chants de joie dans la nuit, qui nous rend plus instruits que les bêtes de la terre, et plus sages que les oiseaux des cieux ? » (Job 35;10-11).

La création de l'homme est la seule que Dieu ait accomplie en deux actes. Quant à celle du bétail et des autres bêtes, de tout ce qui rampe sur la terre, Dieu dit: « Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce, le bétail et tout ce qui rampe, et les bêtes de la terre selon leur espèce; et il en fut ainsi.» La seule parole de Dieu suffit pour les faire apparaître: « Il a parlé, et la chose a été » (Genèse 1;24; Psaume 33;9). Mais quant à la création de l'homme, Dieu dit: « Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux, et sur le bétail, et sur toute la terre, et sur tout animal rampant qui rampe sur la terre. Et Dieu créa l'homme à son image; Il le créa à l'image de Dieu» (Genèse 1;26-27). Voilà donc le premier acte: le corps d'Adam est formé, mais il lui manque le souffle pour l'animer. Puis après que l'Éternel. Dieu eut ainsi formé l'homme de la poussière du sol, il « souffla dans ses narines une respiration de vie, et l'homme devint une âme vivante » (Genèse 2;7).

Nous trouvons donc là les deux parties qui constituent l'homme ; premièrement, le corps, et ensuite l'âme vivante qui s'identifie avec l'esprit que Dieu souffla dans ses narines. Quand l'homme meurt, « la poussière retourne à la terre, comme elle y avait été », mais « l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné» (Ecclésiaste 12;7).

C'est par son esprit que l'homme est capable de connaître Dieu, son Créateur, quand même il n'aurait reçu de Lui aucune révélation; parce que « ce qui se peut connaître de Dieu est manifeste parmi eux », c'est-à-dire, parmi ceux-là mêmes qui n'ont pas voulu retenir la connaissance de Dieu que l'homme avait eue au commencement. « Car, depuis la fondation du monde, ce qui ne se peut voir de Lui, savoir, et sa puissance éternelle et sa divinité, se discerne par le moyen de l'intelligence, de manière à les rendre inexcusables » (Romains 1;19-20). Ces qualités sont prouvées « par les choses qui sont faites », dont les hommes sont capables de juger, et de tirer une conclusion rationnelle. Et partant, l'homme est responsable de le faire, la seule conclusion possible ayant pour effet de l'engager à reconnaître Dieu comme celui à qui, en tant que créature, il doit rendre compte. «Un cœur d’homme» dans le langage de l’Écriture, veut dire cela. Du moment que l'homme ne reconnaît pas Dieu, il descend au niveau de la bête, De tous les êtres qui se meuvent sur la terre, l'homme est le seul qui puisse regarder vers le ciel. La bête regarde vers la terre, où elle a toute son attente; tandis que l'homme a été fait de manière à pouvoir regarder en haut; vers Dieu, source de tout, vers le Créateur qui est béni éternellement. Chose intéressante et bien connue, les hommes ont toujours éprouvé un intérêt tout particulier à interroger les cieux, à observer le mouvement des astres, à en tirer des conséquences utiles, quant aux temps et aux saisons, selon les ordonnances de Dieu à cet égard. Comment se fait-il qu'ils s'arrêtent si souvent là, et que leurs pensées ne vont pas chercher le Dieu des cieux au lieu même de sa demeure ? Mais pour cela la révélation leur est nécessaire. Grâces soient rendues à Dieu de ce que nous l'avons!

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