« NOUS AVONS CE TRÉSOR DANS DES VASES DE TERRE.»

«Car nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, mais nous prêchons le Christ Jésus comme Seigneur, et nous-mêmes comme vos esclaves pour l'amour de Jésus, Car c'est le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendit, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ. Mais nous avons ce trésor dans des vases de terre... » 2 Corinthiens 4;5, 7.

Elle est merveilleuse la liberté que l'Esprit Saint donne à l'âme. Ce n'est pas que nous soyons exempts de combats, loin de là; mais il nous est donné de pouvoir les soutenir dans la puissance du Saint Esprit. Nous avons ce trésor et nous nous y délectons. Nous avons la certitude d'être en sûreté et nous en jouissons. L'apôtre désirait parvenir à la pleine possession de ce qu'il savait être à lui par la foi, mais qu'il n'avait encore saisi que partiellement. Il avait le trésor, mais il n'avait pas la gloire. C'est pourquoi il dit : « Car aussi, dans cette tente, nous gémissons, désirant avec ardeur d'avoir revêtu notre domicile qui est du ciel.» Il ne gémissait pas parce qu'il était las du chemin, accablé par les épreuves et les difficultés d'ici-bas. Il gémissait parce qu'il avait tellement conscience du prix du trésor, qu’il aurait voulu en jouir sans entrave dans la présence de Dieu.

Il est permis au chrétien de se saisir de l'Esprit Saint maintenant, mais il devra se rappeler qu'il y a en lui une constante tendance à se confier en la chair. La source de toute liberté, de toute joie solide, de toute bénédiction, c'est que nous avons vu Christ, vu Christ dans la gloire. L’œil de la foi s'est arrêté sur Lui. Cette joie-là nous ne pourrions pas l'avoir sans la certitude d'une rédemption accomplie, de la rédemption que nous possédons dans l'homme Christ Jésus, qui a été reçu dans la gloire. Les souffrances de Christ touchent le cœur, mais ne donnent pas cette joie-là. Elles forment un attachement à Dieu qui fait que nous ne voudrions pas aller à un autre ; mais Dieu nous donne quelque chose de plus que cela. Pour avoir cette joie et soupirer après la gloire qui en est le résultat final, il faut que nous puissions dire : « J'ai la rédemption, tous mes péchés ont été effacés, tout ce qui se dressait contre moi a été pris et porté par Celui qui est mort expiatoirement et a été reçu dans la gloire. C'est tout le contraire de ce qui a lieu dans la vie qui est selon la chair. Là où finit la vie selon la chair, la vie selon l'Esprit commence, et, pratiquement, notre puissance dans la vie de l'Esprit est dans la proportion où nous réalisons la mort de la chair. Christ devant l'âme, voilà la clef par laquelle nous entrons dans ces chapitres et dans ceux qui précèdent. En 2 Corinthiens 1;9, l'apôtre dit : « Nous avions en nous-mêmes la sentence de mort» -aucune confiance fondée sur la vie naturelle. Tous les liens par lesquels il se rattachait au premier Adam avaient ainsi été rompus, de telle sorte que rien ne venait ébranler la confiance qu'il avait mise« en Dieu qui ressuscite les morts. » Cette confiance-là fait disparaître toute crainte qui pourrait provenir des choses qui nous environnent. ;Satan n'a pas de pouvoir sur un homme mort. La puissance nous vient du fait que nous sommes morts et c'est sur ce principe que la foi agit.

De même au verset 5 de notre chapitre : « Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, mais nous prêchons le Christ Jésus comme Seigneur... Car c'est le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendit, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ.» Et alors il dit : « Nous avons ce trésor dans des vases de terre. » Quel trésor ? Christ. Paul avait vu Celui qui avait ôté son péché, qui est sa justice et qui est dans la gloire. Il le voit et dit : « C'est Lui qu'il me faut. » En le voyant, je vois celui qui est investi du pouvoir de donner la vie, qui a passé par la mort et l'a vaincue. Et Celui-là, Christ, je ne le vois pas seulement, je le possède. Il est mon trésor. Je l'ai dans un vase de terre ; néanmoins, je l'ai. Jean dit : « La vie a été manifestée ; et nous avons vu, et nous déclarons, et nous vous annonçons la vie éternelle », etc. Voilà Christ, la vie éternelle. Ma foi l'a saisi dans cette gloire où Il est maintenant. J'aurai cette vie dans la gloire ; je l'aurai dans toute Sa plénitude, fruit mûr d'une rédemption éternelle. Abraham a cru que ce que Dieu avait promis, Il était puissant pour l'accomplir; nous croyons que Dieu le Père a ressuscité Christ d'entre les morts. C'est fait, et, dans la gloire, Il est la preuve vivante que tout est accompli.

Notre position en haut, dans la présence de Dieu, est le résultat de cette œuvre achevée. « Il a été manifesté une fois pour l'abolition du péché par son sacrifice. » Il m'a amené à Dieu. M'a-t-il amené à Dieu dans mes péchés ? Non. Je ne serais pas en la présence de Dieu si je n'avais été purifié. « Il a été fait péché pour nous. » C'est sur ce fondement que repose mon âme.

Dans ce chapitre, Christ est présenté comme étant la puissance de la vie. J'ai le trésor dans « un vase de terre! » Puisque le vase est de terre, il gêne l'expansion de la vie ; mais cette vie nous la possédons par la foi qui a saisi le trésor. Si j'ai la vie c'est parce que j'ai Christ « Celui qui a le Fils a la vie. » - « En elle (la parole) était la vie. » - « Christ est notre vie et, « quand il sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec lui en gloire. »

À un autre point de vue, nous avons Christ, la vie manifestée ici-bas. Lorsque je le considère tel qu'Il a été dans le monde, je puis dire : « Voilà ma vie. » Si je regarde en moi, je vois cette vie mélangée avec beaucoup d'éléments qui ne devraient pas s'y trouver ; mais quand j'arrête mes regards sur Jésus, quelle obéissance, quelle patience, quelle grâce je découvre! Et je dis : « Voilà ma vie. » Je puis bénir Dieu de ce qu'Il m'a donné une telle vie. Jésus a été en tout parfait. Quel repos pour l'esprit de pouvoir dire, En contemplant toute cette perfection en Lui: «Cela est à moi.»

Mais maintenant, s'il s'agit de puissance, c'est à Christ glorifié qu'il me faut regarder pour l'obtenir.

« Si notre maison terrestre, qui n'est qu'une tente, est détruite, nous avons un édifice de la part de Dieu», etc. L'essence et le caractère de la vie, c'est Christ dans la gloire. En Romains 1, Il est déclaré être « Fils de Dieu, en puissance, selon l'Esprit de sainteté, par la résurrection des morts.» Le principe de la puissance se voit en ce qu'Il a été ressuscité des morts. En Lui, nous sommes autorisés à dire toujours que nous sommes morts. C'est pourquoi il est écrit : « Tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus.» Vivre pratiquement de cette manière, c'est « porter toujours partout dans le corps la mort de. Jésus.» Nous ne pouvons pratiquement manifester la vie de Jésus qu'en nous tenant nous-mêmes pour morts. Si je marche par la foi, je porte en mon corps la mort de Jésus. Si je marche par la vue, je n'ai pas Christ devant moi, ni la puissance qui découle de Lui. « Nous sommes toujours livrés à la mort par l'amour de Jésus.» Il est parfois nécessaire que nous passions par l'épreuve, afin que soit broyée la chair, qui elle, ne saurait vivre par la foi. Les épreuves n'ont pas manqué à Paul ; mais, par la foi, il contemplait le trésor à travers elles toutes. « Ce que je vis dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu.» Christ est pleinement révélé à la foi, connu d'elle, et dès lors il y a la certitude que quand je le verrai, je lui serai semblable. Il est maintenant ma justice. Quand je le verrai dans la gloire, je lui serai semblable, et c’est ce après quoi je soupire avec ardeur.

Est-ce que son amour n'est pas, dès maintenant, une source de rafraîchissement pour mon esprit ? N'est-ce pas son amour qui restaure mon âme ? «Plût à Dieu que je n'eusse plus besoin d'être restauré !» Aucun nuage entre mon âme et Dieu, aucune crainte de jugement, mais la certitude d'être revêtu de notre domicile qui est le ciel, et c'est là ce que nous désirons avec ardeur. 'Si grand était ce désir chez l'apôtre, qu'il ne pensait même pas à mourir : - « non pas que nous désirions d'être dépouillés », etc.

Quel était le secret de tout cela ? C'est qu'il n'avait pas seulement vu la vie en Christ, mais Christ lui-même, et il avait vu là une vie capable d'absorber ce qui est mortel. Il croyait fermement que la vie, telle qu'elle était en Christ glorifié, pouvait effectuer cela, que, en conséquence, la mort disparaîtrait. Croyez-vous en cette puissance de la vie ? Elle existe, cette puissance de la vie sur la mort, bien qu'avant de la manifester le Seigneur use de patience aussi longtemps qu'il reste une âme à sauver. Quand l'apôtre parle de mourir, c'est pour montrer que la mort n'empêche rien, puisque si je meurs avant le retour de Christ, ce sera pour être en Sa présence. Je ne fais que déloger de corps mortel pour être avec Lui. « Nous avons donc toujours confiance », etc. « C'est pourquoi aussi, que nous soyons présents (dans le corps), ou que nous soyons absents (du corps), nous nous appliquons avec ardeur à lui être agréables : car il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ. »

Comment serons-nous manifestés et dans quel but ? Afin de recevoir les choses accomplies dans le corps, selon ce que nous aurons fait, soit bien, soit mal. Les saints seront manifestés lors de leur enlèvement pour être avec le Seigneur ; les méchants à la fin du millénium. Les saints rendent compte d'eux-mêmes alors qu'ils sont dans la gloire. Qu'y aurait-il à juger en eux ? Ils sont la justice de Dieu et ainsi identifiés avec le principe même qui prononce le jugement. La conscience du croyant ne se trouble pas à cette pensée car elle a été purifiée ; mais il y a pourtant quelque chose qui l'émeut : « Connaissant donc combien le Seigneur doit être craint, nous persuadons les hommes. » Il n'y a pas seulement la justice, mais l'amour. L'apôtre sait combien le Seigneur doit être craint, et quand il considère la justice qui doit exercer le jugement, il se met à prêcher aux autres, à les persuader. Cette considération provoque l'action de l'amour. Ensuite il ajoute une autre chose: « Nous avons été manifestés à Dieu » - « nous avons été », non pas « nous serons.» En principe je suis dès maintenant en présence de la gloire, et tout ce qui n'est pas conforme à cette gloire est jugé maintenant. La conscience est ainsi en exercice et je suis amené à me juger moi-même. Cette lumière est nécessaire, mais il nous faut une parfaite confiance en Dieu. Si une telle confiance fait défaut, nos cœurs ne seront pas au large. Nous ne pourrions pas avoir communion avec quelqu'un en qui nous ne verrions qu'un juge pour nous condamner.« Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. » Nous ne pouvons pas avoir confiance à moins d'avoir été rendus parfaits quant à la conscience, selon l'expression d'Hébreux 9;9. Mais nous sommes rendus parfaits quant à la conscience par le fait que Christ est notre justice et qu'Il a obtenu pour nous une rédemption éternelle. Le mémorial qui subsiste maintenant dans la présence de Dieu, c'est que mes péchés ont été ôtés par ce parfait sacrifice de Christ. En conséquence, je possède une justice parfaite, et si infinie que rien ne saurait m'en sortir.

Christ est l'objet central pour le cœur. Quand je considère que notre légère tribulation du moment opère pour nous, en mesure surabondante, un poids éternel de gloire, je puis penser que c'en est trop pour moi ; mais quand je vois là l'Agneau, qui en est la lumière, aussitôt mes affections sont mises en mouvement; car c'est l'Agneau qui a été immolé pour moi, l'Agneau qui a ôté mes péchés.

Si nous avons chaque jour besoin de la grâce pour traverser le désert, nous n'en avons cependant pas besoin pour obtenir la justice ; car la justice nous la possédons et n'avons qu'à marcher d"une manière qui y soit conforme. Nos besoins, Christ les connaît. Il y a donc deux parts dans la bénédiction qu'Il nous accorde présentement. Ces deux parts sont les suivantes: Il est l'objet de nos affections et Il pourvoit à nos besoins journaliers. Nous avons la justice et nous attendons ce qui en est l'espérance, la glorieuse espérance qui est conforme à la justice de Dieu.

Nous nous réjouissons dans l’espérance de la gloire de Dieu.

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Auteur inconnu