HISTOIRE DE LIZZIE

Lizzie était une grande et belle jeune fille. Jeune encore, elle avait perdu sa mère, mais Dieu lui avait donné dans sa cousine une tendre et fidèle amie qui remplaçait presque sa mère auprès d'elle.

À l'époque de notre récit, Lizzie avait seize ans et était en pension pour ses études. Par une chaude journée du mois de mars, elle quitta ses vêtements d'hiver, et le temps s'étant rafraîchi, elle prit froid. Le docteur qui fut appelé regarda le cas comme sérieux, et on lui donna une garde. Après environ cinq semaines de maladie, le mal avait empiré. Un autre médecin ayant été consulté, considéra son état comme très grave et exprima la crainte qu'elle n'eût plus que peu de mois à vivre. On la retira donc de la pension et on l'envoya en Ecosse dans sa famille.

Comme sa cousine était alors en Suisse, Lizzie eut à faire un long voyage, accompagnée seulement par sa garde; mais Dieu veillait sur elle. La garde était comparativement une étrangère pour la jeune fille qu'elle soignait, mais ce fut chose heureuse pour celle-ci de faire le voyage seule avec elle, car elle se montra la meilleure des amies, comme nous allons le voir.

Les deux voyageuses arrivèrent heureusement à Edimbourg, et Lizzie se réjouissait beaucoup à la pensée de revoir bientôt sa famille. Mais le docteur aux soins duquel elle avait été remise, conseilla qu'elle prit un repos de quelques jours dans cette ville avant de continuer son voyage. Comme elles étaient presque seules à Edimbourg, ce fut pour la garde, qui était une croyante dévouée, une occasion de parler de Jésus à la jeune fille. Elle implora du Seigneur la grâce et la sagesse nécessaires pour le faire comme il le fallait, puis elle demanda à Lizzie si, dans le cas où le Seigneur voulait la retirer de ce monde, elle était prête à Le rencontrer. Lizzie resta quelques instants silencieuse, puis levant les yeux et regardant très sérieusement la garde, elle répondit :

-Non, je ne suis pas prête.
-Vous savez que vous êtes une pécheresse, ma chère enfant ?
-Oui; mais je ne le sens pas beaucoup ; j'ai essayé d'être bonne.
-Vos efforts pour être bonne n'ont aucune valeur aux yeux de Dieu, répondit doucement la garde. Il dit que nos justices sont des haillons souillés. Oh! ma chère enfant, pensez à ce qu'il en a coûté à Dieu de livrer son cher Fils, son Bien-aimé, Celui qui faisait toujours ses délices, et de l'envoyer sur cette terre où les hommes se sont moqués de Lui, ont craché contre Lui et l'ont rejeté. Y avez-vous jamais réfléchi ? Ce sont nos péchés qui sont cause que ses mains Lui, il pût résister aux tentations. Cher Willie, n'oublie pas mes paroles, ajouta-t-elle.

À son frère James, alors absent, elle envoya ses tendres amitiés avec ce message: «Dites-lui de prendre maintenant Jésus pour son tout.»

«Chères petites», dit-elle, en se tournant vers Agnès et Marguerite.» Lizzie va vous quitter pour aller au ciel vers Jésus. Ne pleurez pas, mes chéries. Lizzie est tout à fait heureuse. Il vous faut aimer Jésus, et être de bonnes et chères fillettes, et ne jamais désobéir à grand-maman. N'oubliez pas ce que Lizzie vous a dit avant de vous quitter.

Elle envoya aussi un message affectueux à la directrice de la pension où elle avait été placée et à sa chère garde, puis à toutes ses compagnes d'école, demandant qu'on les priât avec instance de ne pas penser seulement à cette vie passagère.

Elle dit encore adieu aux domestiques de la maison, et leur ayant adressé quelques paroles sérieuses, elle ajouta : «Maintenant je ne puis parler davantage. Dieu m'a fait la grâce de vous dire cela à vous tous. Je crois que maintenant je vais m'endormir en Jésus.»

Mais la jeune malade avait encore à dire : «Que Ta volonté soit faite.» Les cruelles douleurs avec les spasmes de cœur avec leurs angoisses recommencèrent. «Oh! Seigneur Jésus, prends-moi à Toi !» s'écriait-elle, et sa cousine priait aussi que si c'était Sa volonté, le Seigneur la prît sans de nouvelles souffrances.

Bientôt après elle dit. à la petite Agnès : «Chante, ma chérie.» L'enfant en sanglotant regarda sa cousine comme pour lui dire que cela lui était impossible. - « Essaie, ma petite, essaie pour Lizzie », dit la cousine; et la claire voix enfantine commença son petit cantique du soir :

«Jésus, tendre Berger,

Prends ton agneau sous ton aile !

La nuit va m'environner :

Garde-moi, Sauveur fidèle.

Ces paroles semblaient bien appropriées pour celle qui s'approchait des ténèbres de la mort. Jamais peut-être la petite Agnès n'avait si bien chanté son cantique! Combien c'était touchant de l'entendre ! Depuis ce moment, Lizzie ne souffrit plus. Elle s'endormit, se réveillant de temps en temps. La grand-mère et la cousine se partagèrent la veillée de cette nuit. Au matin la cousine était seule près d'elle, lui tenant la main. Lizzie s'éveilla et dit : « Je suis si fatiguée, cousine ; vous ne savez pas comme je suis fatiguée. Je pense que maintenant je vais m'endormir en Jésus. » Elle enfonça la tête dans l'oreiller comme pour se rendormir; sa cousine vit comme une lueur passer sur son visage: Lizzie n'était plus ! «Oh! Lizzie, êtes-vous partie ? s'écria-t-elle. Oui, elle s'était endormie en Jésus comme elle l'avait dit. Sa cousine écrivait plus tard: « Je n'ai jamais vu la mort si complètement dépouillée de son aiguillon. » Son frère, ayant appris son départ, vint à la maison, et lorsqu’il la vit, si belle dans la mort, il s'écria : « Oh ! ma chérie, combien elle est gracieuse. Je ne puis pas même pleurer sur elle. Oui, elle dort vraiment en Jésus !

Chers lecteurs, peut-être avez-vous été touchés par la simple histoire de Lizzie ; peut-être en la lisant les larmes ont-elles rempli vos yeux. Mais mon but, en vous la racontant, n'a pas été de vous émouvoir. Oh! non. Ce que je désire, c'est que vous vous confiiez au même Sauveur que Lizzie. Il vous attend pour vous sauver. Ne voulez-vous pas comme elle, venir à Lui, Lui dire tous vos péchés et la folie de votre cœur, et puis vous confier en Lui pour qu'Il efface par Son sang toutes vos fautes ? Si vous le faites, Il vous sauvera. Ne serait-ce pas terrible de mourir sans avoir cru en Lui ? Mais si vous croyez, votre espérance sera son retour pour vous prendre afin d'être avec Lui pour toujours. Jésus a plusieurs des siens sur la terre qu'Il a lavés de leurs péchés dans son précieux sang et qui vivent et cherchent à vivre pour Celui qui a tant fait pour eux. Ne voulez-vous pas vous joindre à eux en prenant maintenant Jésus pour votre Sauveur ? Dieu veuille que vous le fassiez ! Alors vous pourrez vivre pour Lui, comme Lizzie désirait l'avoir fait, et si vous êtes appelé à mourir, vous endormir, ainsi qu'elle, dans les bras de Jésus. « J'aime ceux qui m'aiment, et ceux qui me recherchent me trouveront », dit la Sagesse éternelle. (Proverbes 8;17.)

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